On peut lui faire beaucoup de reproches, et même plus encore, mais Michèle Picard avait pour elle le mérite de la constance.
Constance dans sa dénonciation de la société capitaliste, constance dans sa détestation de la métropole lyonnaise, constance dans sa haine de la libre expression sur internet…
On s’étonnera donc d’autant plus de son soudain revirement s’agissant de la fourniture de repas avec et sans viande dans les cantines scolaires.
Depuis qu’elle est maire en 2009, elle n’a cessé de refuser d’offrir aux élèves de la commune un double menu tous les jours. Alors qu’elle reconnaissait que lorsque de la viande était servie la fréquentation des restaurants baissait significativement, elle s’est toujours arc-boutée sur une conception *quelque peu* rigide de la laïcité pour ne pas donner suite aux demandes des parents d’élèves de Vénissieux.
“Ce serait faire rentrer le fait religieux à l’école” déclarait elle encore il y a peu alors qu’une pétition réunissait des centaines de signatures pour aligner l’offre des cantines de la commune sur celles de toutes les autres communes de l’agglomération.
Et tout à coup, en marge de l’inauguration d’une cuisine centrale, les vénissians apprennent par la bouche d’un de ses adjoints que les écoliers qui ne veulent pas manger de viande pourront désormais bénéficier d’un “système de double repas” (sic).
Alors que je suis un des des premiers a avoir porté cette revendication, je ne peux que me réjouir de cette décision qui permettra enfin à tous les jeunes vénissians de déjeuner désormais tous ensemble en paix.
Mais si je ne suis pas dupe des circonstances d’un tel revirement à un an des prochaines élections municipales, je m’interroge tout de même sur la nature réelle des engagements politiques de Michèle Picard.
Comment peut on changer aussi radicalement de position sur une thématique que l’on a défendu bec et ongles 10 ans durant ?
Doit on comprendre que Madame le maire a été “forcée” d’accepter un tel revirement – et alors qui dirige réellement notre commune ? – ou faut il comprendre que Michèle Picard préfère sa réélection à la défense de ses idées ?
Dans les deux cas, une explication aux vénissians s’avère plus que nécessaire.