RASTAQUOUÈRE
La politique ne cessera décidément jamais de me surprendre…
Prenons par exemple « Expression’s, les nouvelles de Vénissieux » le « journal personnel de madame le maire Vénissieux » .
J’écris « journal personnel » parce que, quand on communique de manière unilatérale, sans jamais donner la parole à l’oppositions et aux sensibilités politiques différentes, on ne peut pas parler d’un véritable bulletin municipal. C’est d’autant plus étonnant que ce journal est financé à 80 % par de l’argent public et que chaque année, 610 000 euros sont versés par la mairie à un média qui n’a donc rien d’indépendant et qui ne reflète pas la pluralité des opinions de la ville.
Dans ce contexte, on pourrait aisément le rebaptiser « propagande’s, les nouvelles de Vénissieux » 😉
Bref. C’est avec beaucoup de surprise que, le 17 février, j’ai lu sous un article faisant acte de la candidature de notre liste métropolitaine un commentaire de madame Sylvaine PLAT, nous définissant comme : « une tripotée de rastaquouères conduite par un grand marionnettiste ».
Je précise que ce commentaire insultant et plus que douteux ne vient pas de n’importe qui mais d’une militante communiste, soutien du maire actuel, assistante parlementaire de l’ex député et maire de Vénissieux, jusqu’à peu collaboratrice au cabinet du maire !
Je suis étonné de devoir informer une élue communiste, aujourd’hui adjointe au maire divers droite de Luzinay qu’une liste métropolitaine de rassemblement, composée de personnalités locales, de gauche, écologiste et/ centriste est tout aussi respectable qu’une liste PC.
Je suis encore plus étonné et pour tout dire écœuré de devoir rappeler à cette dame les bases et les fondements même de nos valeurs françaises et de la liberté d’expression : les idées et les opinions sont critiquables, contestables autant que l’on veut.Les personnes méritent le respect.
A ce titre, comparer des gens à des animaux, avec tout ce que le choix de l’animal (un singe) peut véhiculer de connotations péjoratives et racistes est réprimé par la loi.
Nous sommes ici dans le cas d’une injure publique à caractère raciste, c’est-à-dire une injure envers une personne à raison de son origine ou de son appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
J’ai suffisamment subi de quolibet, de plaisanterie, de rumeurs et de dénigrements durant la campagne de 2014, ou ma candidature avait été qualifiée de « communautariste et maffieuse » pour décider aujourd’hui que ce temps était révolu.
Faire de la politique, même à un niveau local, c’est d’abord défendre et porter un projet, débattre sur le terrain des idées et des faits. C’est aussi respecter ses adversaires, en tant que personnes. Si la parole d’un simple «rastaquouère » ne suffit pas à le rappeler , la justice s’en chargera.
Lotfi Ben Khelifa